Du 5 au 7 février 2020 s’est tenue la conférence Didapro8 – DidaSTIC à Lille sur “L’informatique, objets d’enseignements : enjeux épistémologiques, didactiques et de formation”. Le LIP a participé à ces journées et vous en fait un court résumé.

La première journée a débuté par la conférence de Thierry Karsenti “L’informatique par les robots : objets d’épanouissements, objets de plaisirs ?”. Après une brève présentation de la place de l’informatique dans le curriculum québécois, il présente un descriptif de l’utilisation du robot humanoïde NAO en contexte scolaire qui impacte la motivation et la collaboration. Toutefois, en absence d’exposé des fondements scientifiques et empiriques il est difficile de suivre l’argumentation concernant la plus-value pour l’apprentissage.

S’en est suivi une deuxième conférence sur le “Genre et le numérique : pratiques égalitaires, dispositifs inclusifs” d’Isabelle Collet. Après un historique des quarante dernières années, elle met en évidence une fracture du genre concernant le numérique, non pas au niveau des usages, mais au niveau de leur maîtrise. Le rapport à l’outil est différent : les femmes réfléchissent sur l’usage de l’outil (les limites, les problèmes, etc.), alors que les hommes se lancent dans leur utilisation technique. Dès lors, en classe, lorsque l’enseignant se sert du numérique, il/elle pourrait transmettre un rapport au savoir différent en fonction de son genre. De plus, Isabelle Collet relève que l’image sociale transmise au quotidien (publicité pour les cadeaux de Noël genrée, etc.) impacte les choix de la femme, notamment en ce qui concerne son rôle dans l’informatique. Il ne s’agit pas d’une auto-censure, mais d’une censure sociale.

 

L’après-midi était consacré à des ateliers portés essentiellement sur des problématiques d’enseignants, et particulièrement pédagogiques.

 

La deuxième journée a débuté par la conférence de Margarida Romero sur « Pensée informatique sur des activités de robotique pédagogique et maker ». Dans son intervention, cette chercheuse souligne l’importance de former des citoyens numériques aguerris et vigilants, afin d’éviter d’éventuelles manipulations à travers des logiciels qui ne devraient plus être perçus comme des boîtes noires. Le citoyen numérique devrait donc être en mesure de lire un algorithme et de négocier les contenus des codes pour les discuter et les améliorer. De plus, Margarida Romero présente le concept de pensée informatique qui ne se limite pas à la programmation et aux algorithmes, mais qui constitue une méthode de résolution de problèmes qui peut s’appliquer à d’autres contextes. Elle présente un modèle de la pensée informatique utilisé pour analyser les pratiques enseignantes.

La journée s’est poursuivie par six sessions, dont celle sur « Jeux et informatique » dans laquelle nous sommes intervenus avec notre présentation sur « Vers un modèle de débriefing : une étude de cas avec Programming Game ».

 

La troisième journée a débuté avec une conférence de Marie Duflot-Kremer sur « Enseigner de l’informatique sans ordinateur ? ». Elle conçoit et propose des activités débranchées pour la formation aux domaines de l’informatique (réseau, algorithme, sécurité informatique, etc.). Pour concevoir ces activités, le principe se base sur la séparation des usages des concepts et des activités ludiques et abordables. Nous avons expérimenté trois activités débranchées durant cette présentation très enrichissante.

La matinée s’est terminée par deux sessions, ainsi que la cérémonie de clôture de la conférence durant laquelle a été annoncé le colloque Didapro9 qui se tiendra dans la région de Nantes.