Le Laboratoire d’innovation pédagogique a accueilli, vendredi 8 juin 2018, le 6ème séminaire du CERF portant sur les méthodes mixtes dans les recherches en sciences humaines et sociales. Trois intervenantes (Bernadette Charlier, Franscesca Bosisio, Vanessa Lentillon-Kaestner) ont présenté à cette occasion leurs travaux de recherche afin de discuter les enjeux de cette méthode et d’en soulever les principales problématiques.
Une thématique particulièrement discutée dans le séminaire concerne la négociation et la clarification des postures épistémologiques adoptées les chercheurs. En effet, la méthode mixte nécessite la collaboration de plusieurs spécialistes différents sur des questions, des objectifs et des objets de recherche communs. Les spécialistes des méthodes qualitatives, considérant que le savoir est conceptualisé et propre aux individus (posture constructiviste), et habitués aux démarches inductives, à visée exploratoire, doivent alors travailler main dans la main avec des spécialistes du quantitatif, qui visent plutôt la vérification de faits et phénomènes généralisables (posture positiviste) à partir de démarches hypothético-déductives. Cette rencontre demande une attention toute particulière sur la clarification des postures épistémologiques, des conceptions du savoir et des représentations de l’objet de recherche afin d’assurer, en amont, une cohérence dans la méthodologie mise en place. Les recherches orientées par la conception présentent les caractéristiques idéales pour l’utilisation de méthodes mixtes. Elles réunissent différents acteurs et nécessitent une attention particulière sur les questions du fondement épistémologique et la construction d’un objet frontière à partir des interactions entre différentes communautés d’acteurs.
 
Retrouvez les enregistrements vidéos du séminaire : https://www3.unifr.ch/cerf/fr/séminaire-6e-édition.html